- high life
-
⇒HIGH(-)LIFE, (HIGH LIFE, HIGH-LIFE) subst. masc.Vieilli. Grand monde, haute société (et son style de vie). La fine fleur de la société, beaucoup de politique et de finance (...) tous les surmenés du high life parisien, blafards, les yeux brillants (A. DAUDET, Nabab, 1877, p. 64). Lord Normanby est un homme d'une cinquantaine d'années (...) grand seigneur, bon garçon et dandy (...). Il est auteur de deux ou trois romans de high-life (HUGO, Choses vues, 1885, p. 128).— En appos. avec valeur adj. Apparition [chez Bruant] de deux dames très chics et d'un monsieur très high-life, dont s'entr'ouvre le pardessus sur la cravate blanche et le gilet à cœur (COURTELINE, Conversion Alceste, Joy. commères, 1892, p. 106).REM. 1. Highlifer, verbe intrans. Vivre dans le grand monde. [Le marquis est] suffisamment du grand air pour sportmaniser et highlifer à l'extérieur, en toutes occasions (PASCARIEL, Le Peignoir rouge, Le Bouffon polit., 31 juillet 1869, p. 67 ds QUEM. DDL t. 18). 2. Highlifeur, subst. masc. Personne qui fait partie de la haute société. Sont-ils seulement [ces prétendants à notre main] (...) entraîneurs, crickteurs, highlifeurs? (VILLARS, Précieuses du jour, 1866, p. 22).Prononc. et Orth. : [ajlaif], [ajlajf] init. asp. Cependant ,,rien n'empêche un fantaisiste de s'amuser à faire rimer high life avec hiéroglyphe`` (MART. Comment prononce 1913, p. 120). Prononc. pop. 1re moitié du XXe s. d'un nom de marque [
] (cf. MACK. t. 1 1939, p. 150). Étymol. et Hist. 1823 (STENDHAL, Rossini, p. 514). Mot angl. composé de life « vie » et high « haut(e), élevé(e) » cependant assez rare au sens de « vie, existence de rang élevé » (1727 ds NED, s.v. high, II. 5), high et life entrant également en composition pour désigner la vivacité d'un animal (cf. DAE et Webster's s.v. high-life(d)). Bbg. KLEIN (J.-R.). Le Vocab. des mœurs de la « Vie Parisienne » sous le Second Empire. Louvain, 1976, pp. 105-109. - MACK. t. 1 1939, p. 130, 213, 218. - PAULI 1921, p. 82, 83, 89.
high life ['ajlajf] n. m.❖♦ Anglic. Vx (à la mode au XIXe). Haute société, grand monde.1 Ce fameux abbé de Percy, Normand comme elle, l'avant-dernier descendant mâle des Percy en France, dont la laideur et l'esprit furent si célèbres à Londres dans le high-life pendant l'émigration (…)Barbey d'Aurevilly, Une vieille maîtresse, II, t. I, p. 39.1.1 Les clients affluèrent, tout le high life s'y donnait des rendez-vous secrets, diurnes ou nocturnes, au choix.Charles Cros, Œuvres en collaboration, in Gil Blas, 1880, Pl., p. 471.1.2 De petite noblesse, sans valeur, sans esprit, mû dans tous ses actes par un amour immodéré de ce qui est sélect, comme il faut et distingué, il était parvenu, à force de hanter uniquement les maisons les plus princières, à force de montrer ses sentiments royalistes, pieux, corrects au suprême degré, à force de respecter tout ce qui doit être respecté, de mépriser tout ce qui doit être méprisé, de ne jamais se tromper sur un point des dogmes mondains, de ne jamais hésiter sur un détail d'étiquette, à passer aux yeux de beaucoup pour la fine fleur du high-life.Guy de Maupassant, Fort comme la mort, éd. 1889, p. 64.2 (…) l'élite de ceux qu'on appelait autrefois les gens du monde et que, depuis que le « monde » s'est élargi, on nomme, dit Jay, la société, en attendant que se répande une désignation que Jouy emploie déjà en 1825, celle de high life.G. Matoré, Voc. et société sous Louis-Philippe, p. 53.♦ Adj. (rare) :3 Bel Œil t'aurais vu le beau gosse !… Rien que les crèches les plus high life !…Céline, Guignol's band, p. 76 (1951).REM. Les dér. highlifer ['ajlajfe] v. intr. (1869) et highlifeur ['ajlajfœʀ] n. m. (1866) ont eu un moment de vogue autour de 1870.
Encyclopédie Universelle. 2012.